Traduction et empathie
Les traducteurs seraient sauvés de l'informatisation de leur profession par la conscience, qui nous distingue des machines. L'empathie, caractéristique de la conscience, est l'une des compétences propres à tout être humain. C'est la capacité de comprendre l'état d'esprit d'une autre personne, ses sentiments et ses pensées. Cette faculté a deux composantes : une composante cognitive, l'aptitude à les reconnaître et une composante affective, la capacité d'y réagir adéquatement. C'est cette distinction que Simon Baron-Cohen a établie dans sa conférence The Evolution of Empathy.
Et la traduction dans tout ça, me direz-vous? Selon moi, le traducteur doit faire preuve d'une bonne dose d'empathie pour reconnaître les pensées et les sentiments des auteurs et des destinataires des textes à traduire (la composante cognitive). Et la composante affective? Elle est importante pour adapter adéquatement les textes aux besoins des lecteurs dans la langue d'arrivée tout en respectant le vouloir-dire des auteurs. Je pense qu'il faut lancer le débat sur cette question.