jeudi 20 décembre 2012



Tradinter vous souhaite un Joyeux Noël et une Bonne et Heureuse Année!

Une approche humanisante de la traduction et de l'interprétation
La rencontre de deux grands domaines : la neuropsychologie et la traductique

Tradinter wishes  you a Merry Christmas and a Happy New Year!
  
A human approach to translation and interpretation
The latest insights form the fields of neuropsychology and computer-assisted translation

Tradinter Si augura un Buon Natale e un Felice Anno Nuovo!


Un approccio umanizzante alla traduzione e all'interpretazione
L'incontro tra due campi: la neuropsicologica e trattamento automatico della traduzione


jeudi 13 décembre 2012

Google Traduction au gouvernement fédéral : début de la traduction à rabais par des entreprises chinoises?

Au cours de la Foire de l'industrie de la langue les 8 et 9 novembre dernier, la présidente-directrice générale du Bureau de la traduction, Mme Donna Achimov, a annoncé que le gouvernement fédéral avait choisi Google Traduction comme moteur de recherche sur son portail, le site du Canada. Je vous invite à écouter cette annonce ( http://lnkd.in/XMcrgV, 2e partie de l'allocution de Mme Achimov, 1 min 10 sec).

D'après Mme Lise Alain, propriétaire de L.A. Translations & Design Ltd., ce n'est pas de bon augure pour nous :

I’m glad you’re talking about this, Sylvie. Thanks. I hadn't heard that "Google Translate has won the government of Canada's contract to be the search engine for the Canada Site (canada.gc.ca)". Although shocking, it was to be expected. The Translation Bureau's next step will probably be to contract a Chinese translation firm to "edit" the machine translations. I'm sure happy that LAT has revised its corporate strategy to work only for clients who value quality above price. For this reason, we no longer bid on government contracts for translation services.

jeudi 18 octobre 2012

Traduction et empathie

Les traducteurs seraient sauvés de l'informatisation de leur profession par la conscience, qui nous distingue des machines. L'empathie, caractéristique de la conscience, est l'une des compétences propres à tout être humain.  C'est la capacité de comprendre l'état d'esprit d'une autre personne, ses sentiments et ses pensées.  Cette faculté a deux composantes : une composante cognitive, l'aptitude à les reconnaître et une composante affective, la capacité d'y réagir adéquatement.  C'est cette distinction que Simon Baron-Cohen a établie dans sa conférence The Evolution of Empathy.  

Et la traduction dans tout ça, me direz-vous? Selon moi, le traducteur doit faire preuve d'une bonne dose d'empathie pour reconnaître les pensées et les sentiments des auteurs et des destinataires des textes à traduire (la composante cognitive).  Et la composante affective?  Elle est importante pour adapter adéquatement les textes aux besoins des lecteurs dans la langue d'arrivée tout en respectant le vouloir-dire des auteurs.  Je pense qu'il faut lancer le débat sur cette question.  


La dictée : un incontournable dans le monde de demain

Cinq grandes tendances marqueront le monde de la technologie au cours des dix prochaines années : Internet dans les nuages (cloud computing), interaction accrue avec les appareils, intégration de la technologie, transposition de l'information et simplification des communications.

La plus importante pour l’industrie de la traduction est sans nulle doute Internet dans les nuages. On nous propose de nous brancher par l'intermédiaire de la Toile sur des programmes beaucoup plus puissants que ceux que nous pouvons installer dans notre ordinateur.

Mais il est une autre tendance qu'il ne faut pas sous-estimer : l'interaction accrue avec les appareils.  Qu'est-ce que ça veut dire dans la vie de tous les jours? Et bien... notamment que la souris et le clavier seront remplacés par l’écran tactile et la reconnaissance vocale.  Nous avons donc tout intérêt à nous mettre à la dictée sans plus tarder.  Personnellement, je m'y exerce chaque fois que je peux.  En plus de traduire à vue mes textes avec Dragon Naturally Speaking, j'utilise la fonction de reconnaissance vocale de mon Iphone pour rédiger mes courriels, établir mes trajets et faire mes recherches sur Internet... De toute façon, je suis ”accro” à la dictée.  Je ne reviendrais pas à la frappe.

jeudi 27 septembre 2012

Traduction et conscience : un état de grâce
(English version : http://tradinterinc.blogspot.ca/2013/09/translation-and-consciousnessa-state-of.html)

Je ne me fatiguerai jamais de le dire : nous ne sommes pas des machines. Nous ne sommes pas en compétition avec les ordinateurs.  Ils ne prendront pas notre place. Ce sont des outils à notre service, qui font certaines opérations plus vite et mieux que nous. Mais nous, nous sommes des êtres conscients. Notre conscience nous permet de comprendre et de faire, d'une part, et de sentir, d'autre part.  C'est bien ce que le philosophe Frank Jackson nous fait comprendre en nous présentant l'histoire de Marie.

Imaginons que Marie, l’une des plus grandes neurobiologistes au monde spécialisée dans la vision des couleurs, est enfermée depuis sa naissance dans une chambre où tout est en noir et blanc. Tout ce qu’elle sait sur la vision des couleurs, elle l’a donc appris dans des livres écrits en noir sur des pages blanches qu’elle lit depuis qu’elle est toute jeune. Marie en vient donc ainsi à connaître tous les faits pertinents sur notre perception des couleurs.
Un jour, pour la première fois de sa vie, Marie sort de sa chambre et voit les vraies couleurs du monde qui l’entoure. «Voilà donc ce que cela fait de voir du rouge !», s’exclame-t-elle alors en voyant des tulipes rouges. Marie semble alors expérimenter quelque chose de complètement nouveau, nous dit Jackson dans son expérience de pensée. Comment alors est-il possible qu’ayant eu accès à absolument toute l’information imaginable sur la vision des couleurs, elle puisse découvrir encore quelque chose de nouveau simplement en voyant la couleur ? Ce quelque chose de nouveau, c’est le qualium du rouge particulier de la fleur qu’elle a vue, conclut la petite fable. (Le cerveau à tous les niveaux)


Et cette sensibilité est un atout merveilleux quand nous traduisons : elle nous permet de rendre un texte idiomatique ou élégant, d'exercer notre empathie à l'égard de notre client (en ne réécrivant pas le texte comme nous l'aurions voulu, mais en nous adaptant à ses besoins).

Quant à la traduction, ce n'est pas une activité naturelle.  En fait, elle conjugue deux activités naturelles, la compréhension et la production d'énoncés.  Notre travail est loin d'être évident : nous nous trouvons dans l'obligation de concilier des processus différents.  Et pour ajouter à la difficulté, ils sont automatiques, donc hors du champ de notre conscience. Depuis la petite école, nous n'avons plus conscience de la façon dont l'information est traitée que ce soit en lisant ou en écrivant.  C'est tout à fait normal.  Quel embarras ce serait s'il fallait chaque fois ramener à notre conscience ces processus!  Mais qu'en est-il quand on comprend et on produit des énoncés en même temps? Et de surcroît dans deux langues différentes? Il faut coordonner les processus, sans quoi on s'empêtre dans une traduction mot à mot. Mais comment faire?

Première étape, il faut reprendre contact avec ces processus, les ramener à la conscience pour les manipuler en fonction des exigences de la traduction.  Deuxième étape, il faut apprendre à les contrôler et à les utiliser à volonté, comme un danseur qui utilise ses muscles pour exécuter les mouvements qui lui permettront d'exprimer certaines émotions. Le contrôle chez le traducteur passe par le recours discipliné à une respiration consciente.  Les battements cardiaques régularisés par cette respiration sont des impulsions qui scandent l'activité de notre cerveau et permettent à tous les processus de travailler au même rythme. Je vois une belle analogie avec le chef d'orchestre et ses musiciens.  C'est à cet état de grâce qu'il faut aspirer.

Sources : Le cerveau à tous les niveauxhttp://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_12/i_12_p/i_12_p_con/i_12_p_con.htmlConsciousness: Unity in Time Rather Than Space? (vidéo), Wolf Singer et Mind Blanking; When the Stream of Consciousness Runs Dry, Adrian Ward (vidéo) http://www.summer12.isc.uqam.ca/page/programme.php.

jeudi 24 mai 2012

Acfas : colloque sur les technologies langagières

Le colloque sur les technologies langagières organisé par AnneMarie Taravella et Alain Villeneuve a été très intéressant. Étaient présents entre autres le président de l'OTTIAQ, François Abraham, et le vice-président des Services professionnels au Bureau de la traduction, Donald Barabé.

Nous avons eu un scoop. Le nouveau système informatique que le Bureau de la traduction met en place sera à la disposition de tous les fonctionnaires du gouvernement fédéral à partir de l'année prochaine (je crois que ça va débuter à l'automne). Donc, les fonctionnaires pourront faire eux-mêmes leurs traductions et, ce que je comprends, ils feront appel aux services du Bureau de la traduction pour les textes plus difficiles ou à diffusion plus large. Fini les textes répétitifs qui nous permettent de rentabiliser notre travail... c'est du moins l'impression que ça me donne.


Autre phénomène à surveiller... Nous assistons à la démocratisation de la traduction avec les outils comme Google Translation, d'une part, et à la multiplication des connaissances (elles doublent tous les sept ans, et c'est un chiffre très prudent), d'autre part. Or les pays veulent avoir accès à toutes ces connaissances, d'où l'augmentation de la traduction. Pour cela, il faut (c'est ce que M. Barabé a dit) baisser les tarifs de traduction. Toutefois, le nombre de traducteurs professionnels dans le monde entier (500 000 environ) ne progresse pas, ce qui va obliger à faire de plus en plus appel aux outils d'aide à la traduction.


Donc des tarifs à la baisse, des connaissances qui se multiplient, le nombre de traducteurs qui plafonne, que va-t-il arriver? Les traducteurs seront de plus en plus appelés à faire les textes difficiles ou à traduire ”en direct” (donc avec la dictée ou la reconnaissance vocale, nous avons une longueur d'avance).


Voilà où s'en va notre secteur d'activités. Il va falloir s'adapter, et je trouve ça essoufflant. Pour ce qui est de la table ronde, j'ai fait valoir que les traducteurs sont avant tout des êtres humains, pas des machines.  Nous devons reprendre notre place et remettre l'informatique à sa place.  

jeudi 10 mai 2012

Acfas : Évolution de l'industrie de la langue (enjeux organisationnels, technologies et métiers)

Le vendredi 11 mai, je participerai à la table ronde ”Comment les technologies langagières ont-elles transformé et transformeront-elles l'industrie de la langue?” Je serai heureuse de les présenter dans la perspective du mieux-être des traducteurs.  Bon nombre d'entre eux ont malheureusement le sentiment de faire de la traduction mécanisée assistée par l'être humain. Il est donc primordial de dissiper cette impression.  Pour ce faire, ils doivent prendre conscience des processus mentaux qui sous-tendent l'opération traduisante.  Ils pourront ainsi mieux structurer leur démarche de travail en mettant à profit les multiples fonctions que leur offrent les outils linguistiques informatisés.